Tout en continuant d’expérimenter sur film les transferts énergétiques des plantes et des racines, je transpose aussi

leurs minuscules détails en panoramas lumineux immersifs — 

la matière dansant dans la lumière.

Ça peut sembler cliché d'affirmer que le très grand est enfoui dans le très petit. Pourtant cette réalité s’observe dans le champ EM des feuilles de frêne, d’orme ou de géranium dont  j’extrais d’infimes détails. Une fois agrandis, ils se comportent très différemment de ce qu’on croit percevoir dans l’immédiat.

Si le microscope dévoile l’organisation interne de la matière végétale, l’outil numérique sonde la couronne lumineuse pour en révéler les configurations fluides. Ici, la lumière traverse la matière, la matière fusionne avec la lumière, et dans cette interface la solidité des choses se défait sous nos yeux. L’image rétroéclairée Topographie (Heuchère) fait voir un minuscule détail de heuchère supendu dans un océan de lumière où ne subsiste presqu'aucune matière.

Cette aventure dans l’immatérialité des choses peut sembler ésotérique et sans rapport avec notre perception habituelle du monde. Pourtant dans cette vision transformatrice, les feuilles abritent à la fois des images miroirs du cosmos et de l’univers subatomique. Peu surprenant alors que la communication s'avère instantanée entre toutes ces dimensions, pur transfert d’information lumineuse qui traverse tout le vivant.