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Silences

À partir de 1994, j’ai entrepris pour des raisons personnelles une succession de longues marches dans le camp de concentration d’Auschwitz, ce lieu central pour une archéologie de l’horreur.

 

Que pouvait-on en représenter et était-ce nécessaire? En essayant de me positionner au coeur de cette réalité, j’avais vivement ressenti combien la photographie de représentation n'arrivait pas à exprimer adéquatement l’expérience du site.  

Si je ne voulais pas simplement augmenter le compendium d’images iconiques, il fallait investir un autre territoire. 

 

J’ai d'abord mesuré l’immensité géographique du lieu en empruntant les approches obliques de la périphérie qui mènent au camp à travers les champs, la forêt, les marais. Dans la forêt, la vue des arbres poussant directement sur les cendres a donné lieu à des photos où l’individualité des témoins, disparus mais toujours présents, s’exprime métaphoriquement avec des images où les troncs enracinés sont sectionnés à la hauteur du ventre.

 

Silences, une suite de grands caissons lumineux installés au Vieux-Port de Montréal avait introduit dans l’espace urbain quelques bribes d’itinéraires autour de ces approximations de l’horreur. Étrangement, ayant perdu leurs panneaux d’inter-prétation, les images rétroéclairées étaient demeurées suspendues là comme des paysages anonymes dont on aurait effacé la référence pour ne laisser subsister qu’un trou de mémoire.

 

Même si la métaphore des arbres-témoins me permettait de représenter autrement Auschwitz, elle ne pouvait pas à elle seule traduire pleinement le ressenti subjectif et intense d'une présence palpable. J’ai alors recherché activement une autre manière photographique de rendre compte de la réalité énergétique intuitionnée. Elle s’est manifestée comme l’électrophotographie que je pratique depuis, ailleurs.

Camp (périphérie) : les champs.

   Impression sur vinyle, 4,68 m x 3,90 m. [1]

> Camp (périphérie) : les marais.

   Impression sur vinyle, 4,68 m x 3,90 m. [2]

> Camp (périphérie) : les étangs.

   Impression sur vinyle, 4,68 m x 3,90 m. [3]

> Camp (périphérie) : la forêt.

   Impression sur vinyle, 4,68 m x 3,90 m. [4]

> Camp (périphérie) : les faubourgs.

   Impression sur vinyle, 4,68 m x 3,90 m. [5]

> Étude (Quand la terre retient).

   Épreuve argentique. [6]

> Étude (Quand la terre retient). Idem. [7]

> Étude (Quand la terre retient). Idem. [8]

> Quand la terre retient (diptyque, gauche).

   Épreuve argentique, 51 cm x 51 cm. [9]

> Quand la terre retient (diptyque, droit). Idem. [10]

> Dans l’ombre de la forêt. 27

   planches, chacune 61 cm x 61 cm. [11]

> Silences. Installation,

   rétroéclairage solaire, 2002-2004. [12]

> Silences. Idem. [13]

> Silences. Idem. [14]

> Silences. Idem. [15]

> In the Shadow of the Forest (Auschitz-Birkenau).

   Installation, 1999. [16]

> Dans l’ombre de la forêt (Auschwitz-Birkenau).

   Installation, 1998. [17]

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