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Trous noirs

Tard l'après-midi lors d’une marche dans l’immensité du camp d’Auschwitz-Birkenau, j’avais entrevu à travers l'enfilade des baraques, et comme pour la première fois, une longue succession de trous singuliers - des rangées de latrines sans fin. Elles résonnaient avec l'écho incessant du vent qui s'engouffrait dans leurs ouvertures et j'en avais photographié des dizaines dans la vision du moment.

 

Structures aujourd'hui décrépites, elles gardent tout le mystère de l'abandon douloureux des corps forcés de se vider sur commande en vagues successives. Leurs cavités sombres, sites d’un besoin transformé en spectacle collectif dégradant, concrétisent non seulement le mal insondable - Auschwitz ayant été qualifié d’anus mundi - mais se dressent comme un espace-limite. Telles des planètes ou des trous noirs cosmiques qui condensent une formidable énergie, les latrines sont des lentilles ouvertes sur le mal absolu: la réduction de millions d'êtres à une humiliation sans rédemption, la perte de tout repère, le néant.

 

Ces Trous noirs sont en écho avec certaines figures énergétiques de plantes que j’enregistre dans les champs électromagnétiques, où d’entières zones privées de lumière tombent au noir, saturées de forces sombres, impénétrables.

Trous noirs no 36.

   Épreuve numérique, 51 cm x 61 cm. [1]

Trous noirs no 60. Idem. [2]

Trous noirs no 71. Idem.   [3]

Trous noirs no 64. Idem. [4]

Trous noirs no 057. Idem.   [5]

Trous noirs no 059. Idem. [6]

Trous noirs no 064. Idem.   [7]

Trous noirs no 49. Idem. [8]

Trous noirs no 34. Idem,   [9]

Trous noirs no 52. Idem. [10]

Latrines (Auschwitz-Birkenau).  [11]

Bassins (Auschwitz-Birkenau). [12]

Barraques (Auschwitz-Birkenau). [13]

Trous noirs. Installation, 2012. [14]

Black Holes. Installation, 2011.   [15]

Black Holes. Installation, 2011. [16]

Trous noirs. Installation, 2012.   [17]

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