La Forêt radieuse rassemble plus particulièrement des petits spécimens rayonnants de la forêt de l’est de l'Amérique du Nord (frêne, érable, chêne, peuplier). Leurs empreintes saisies sur film négatif par procédé EM sont réimprimées sur une pellicule positive et rétroéclairées selon divers dispositifs d’installation. 

Devant le panorama lumineux du monde naturel, le grand poète-botaniste Goethe se laissait traverser par des illuminations qui le plongeaient dans une contemplation du réel augmenté. Il voyait les cloches rouge cramoisi d’un Bigonia radicans « irradier de manière enchanteresse » et les champs

de coquelicots s’embraser sous ses yeux. Il imaginait la variété infinie des végétaux dans une Nature habitée par des forces évolutives organisées selon un plan. 

Les empreintes des plantes expriment la réalité du vivant lumineux au sein de la forêt et son activité discrète à tous les niveaux. Les petites traces permettent d’imaginer la lumière transmettant des informations subtiles à la matière. Dans un effet de résonance, je conçois comment la radiation intense des feuilles encodée dans l’image photographique continue de vibrer le cerveau aux fréquences d’origine, provoquant par là même une réorganisation des neurones. 

Dans l’une de ses diverses formes, l’installation de La Forêt radieuse affiche une série d’images de cercles métalliques aux allures d’astres, en contrepoint des collections de feuilles. Les cercles expriment une tension entre la végétation terrestre et

les influences cosmiques modulant la croissance à travers leurs attractions.